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Affichage des articles du juillet 10, 2016

Réflexions d’après Brexit (2) : La révolution néo-libérale

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À la fin de la seconde guerre mondiale, la droite était politiquement sur la défensive. L’Union soviétique avait payé un lourd tribut à la lutte contre le nazisme ; en France, le parti communiste portait le surnom glorieux de « parti des fusillés » et le rapport de forces penchait en faveur du monde du travail. Les luttes d’indépendance se développaient dans les colonies, la Chine de Mao représentait un espoir concret pour le Tiers-Monde dont les masses, elles aussi, avaient payé le prix de la guerre dans les armées des colonisateurs. Dans ce contexte, la droite s’est réorganisée, elle a travaillé dans l’ombre, mais d’arrache-pied, à la reconquête intellectuelle et politique, pendant trois décennies. Il s’agissait de reconquérir les esprits et de préparer le terrain politique. L’aboutissement de cette reconquête, c’est l’Amérique de Reagan (1981-1990), la Grande-Bretagne de Thatcher (1979-1990) et le Chili de Pinochet (1973-1990). Pour mettre en place cette « révolution conse

Réflexions d’après Brexit (1) : Le mythe de l’Europe sociale

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En 1965, Georges Debunne, alors président de la Centrale Générale des Services Publics [1] , écrivait : «  L’Europe que nous voulons bâtir n’est pas celle des patrons, des cartels et des trusts, mais une Europe orientée vers la démocratie politique, économique et sociale, vers les relations pacifiques et la coopération avec les peuples  » [2] . Pour y arriver, le dirigeant syndical souhaite obtenir, «  dans les institutions européennes, les mêmes droits de consultation, de codécision et de contrôle que ceux que les organisations syndicales ont acquis sur le plan national . » Conformément à cette stratégie, il présidera la création de la Confédération européenne des syndicats (CES), le 8 février 1973, dont il sera vice-président, puis président jusqu’en 1985. La CES a toujours été partisane de la création d’États-Unis d’Europe, dotés de compétences supranationales et de l’élargissement à tous les pays démocratiques de l’Europe occidentale. En 1958, le traité de Rome comportait u